Le Dernier Soir

Fiche technique

  • Court Métrage Historique
  • Production : Films du Leberou
  • Réalisation : Amandine Quanté & Cyril Lorin
  • Mixage & Sound Design : Fred Ambrosio
  • 15min - HD - 2013
  • www.les-films-du-leberou.com

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SYNOPSIS

Au moyen age les paysans d’un hameau en proie aux exactions et aux pillages, décident de creuser des galeries dans la roche afin de se cacher.

 

A l’Origine

L’histoire se déroule au cœur de l’Aquitaine dans cette région de l’Agenais et du Périgord qui a vu naitre et s’achever la guerre de cent ans (1337-1453). Avec des repères tels que la bataille d’Azincourt, Orléans, ou Jeanne d’ Arc on localise généralement le conflit au Nord de la France mais à l’origine les anglais occupaient le littoral sud ouest (La Guyenne) y compris Bordeaux. Tout commença en bordure de ce territoire suite à la prise d’une fortification anglaise à Saint-Sardos (47). Le conflit s’interrompt 116 ans plus tard à quelques dizaines de km lors de la fameuse bataille de Castillon. La guerre connaît plusieurs phases entrecoupées de trêves plus ou moins longues. L’Angleterre remporte d’abord de nombreuses victoires, avant que la France ne reprenne l’ascendant.

Dans les campagnes on imagine des heures bien sombres pour les 4 ou 5 générations de paysans qui se succèdent. Tantôt asservis par les seigneurs, tantôt persécutés par l’envahisseur, pillés, affamés, apeurés. Condamné aux ténèbres les plus téméraires creuseront des galeries sous terre et dans les massifs de roche tendre pour se cacher. Semblable à des abris troglodytiques ces refuges comportaient un réseau de couloirs, des chambres, des silos, des puis de stockage (grain, eau) ainsi que des petites ouvertures sur l’extérieur. Appelé cluzes (ou cluzeaux) ces vestiges des temps obscurs encore visible dans quelques forets du sud ouest sont à l’origine du film et en on inspiré le scénario.

Un compte historique

Au delà de la dimension documentaire et historique préalable au récit, le film est investi à mon sens d’une charge culturelle fondamentale car derrière la fiction transparait une histoire très locale et populaire celle que nos grand père tenait des anciens, avec ces vérités, ces légendes, ces lieux, et ces personnages énigmatiques (Piéric, l’homme bon, la maladie verte…) C’est véritablement la mémoire d’un territoire qui s’exprime à travers ce film. Cette dimension mémorielle est incarnée par une voix off qui nous compte l’histoire. On reconnait le timbre chaleureux d’un homme âgé à l’accent méridional, choix judicieux en terme de son car il s’en dégage une forme d’authenticité qui capte l’attention du spectateur dès les premières secondes.

Un film d’époque

Entre la construction des décors, la confection des costumes, coiffures, accessoires, la logistique des animaux, la gestion l’éclairage…. Réaliser un film d’époque est un défi audacieux. Le réalisme repose sur des détails et tout est particulièrement juste et crédible sur le plan esthétique. En tant que monteur /mixeur la perspective de travailler des sons qui sortent du quotidien est motivante: chevaux, épées, arcs et flèches (clin d’œil au fameux long bow anglais), cote de maille, flambeau…) Les prises de son directs n’étant pas suffisamment homogènes le gros du travail a consisté à rebruiter la séquence très animée de l’attaque du village. Outre le contexte bruyant et la quantité de détails dans le cadre et hors champ, le mixage est complexifié par un montage rythmé comprenant différentes valeurs de plan (point de vue objectif/subjectif) et des transitions intérieur/extérieur, ainsi que des mouvements de caméra qui pannotent et implique un utilisation accru des panoramique. Enfin dernier élément la musique doit trouver sa place dans tout ce tumulte.

Les Ambiances

La majeure partie des prises de son étant en mono, il convenait de recréer des ambiances en stéréo pour une sensation plus agréable à l’écoute. Des extérieurs type nature, foret jour / nuit, village, et des intérieurs l’église et les fameux cluzeaux. J’ai travaillé sur des fonds d’air spécifiques, type grotte/caverne avec un peu d’humidité (ruissellement léger, gouttes) et un léger filet d’air. J’ai choisi d’utiliser une réverbe logarithmique, étant donné la taille réduite des galerie j’ai opté pour un temps de réverbération court et un coefficient d’absorption très bas correspondant à de la roche. Lorsque les paysans se déplacent dans les cluzes il y a un jeu très intéressant entre l’air, les flammes des torches et la réverbe. D’une manière générale le champ lexical du minéral : roche, pierrier, caillou , terre, est très présent dans Le Dernier Soir.

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